Quand les mots se mettent à peindre
Cet atelier est dédié à Alexandra S.P.
Et si tu décidais aujourd’hui d’écrire comme on peint ? D’oublier les lignes bien droites, les phrases sages et les points bien placés ? Imagine que ton clavier, ou ton stylo, devienne un pinceau. Que chaque mot que tu poses laisse une trace — pas forcément propre, ni lisse, mais vivante.
Écrire, c’est déjà peindre. Peindre, c’est aussi écrire. La seule différence, c’est qu’au lieu des pigments, tu utilises des mots pour faire apparaître des formes, des émotions, des couleurs.
Alors, range tes règles de grammaire (juste le temps d’un atelier), et laisse-toi glisser dans ce drôle d’exercice d’écriture artistique. Ici, pas besoin d’être peintre, ni même d’avoir un carnet à croquis. Il suffit d’avoir envie de te salir un peu les doigts d’encre — et de t’amuser à peindre avec les mots.
Écrire comme on peint : l’expérience sensorielle
Écrire avec les sens, c’est une drôle d’idée, non ? Pourtant, c’est souvent là que se cache la liberté.
Quand tu peins, tu ne penses pas à la perfection : tu ressens, tu ajustes, tu recouvres, tu recommences. Et si l’écriture sensorielle fonctionnait pareil ?
Essaie d’écouter tes phrases comme des coups de pinceau :
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Les phrases longues glissent comme de grandes touches d’aquarelle.
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Les phrases courtes claquent comme un trait de fusain.
-
Les silences laissent respirer la toile.
L’écriture intuitive te pousse à écrire avant de penser. À faire confiance à ta main, à ton rythme, à ta respiration. C’est un peu effrayant, je te l’accorde, mais c’est aussi délicieux : tu lâches le contrôle, et tes mots commencent à vivre d’eux-mêmes.
Peins ton texte à ta manière
Étape 1 : choisis ton matériau
Avant de peindre, il faut choisir une matière. Ici, ce sera ton émotion du moment. Pas besoin de faire compliqué : fatigue, joie, colère, curiosité… Ce que tu veux.
L’idée, c’est de poser ton humeur sur la page comme tu poserais une première couleur sur la toile. Tu verras, le reste suivra naturellement.
Étape 2 : laisse venir la trace
Oublie les plans, les brouillons, les introductions bien carrées. Laisse tes mots couler, tacher, baver s’il le faut.
Tu veux écrire une phrase qui déborde ? Vas-y.
Tu veux en laisser une inachevée ? Parfait.
Laisse les blancs, les respirations, les hésitations : c’est ce qui donne de la texture à ton texte.
Écris comme tu ressens :
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Si tu es en paix, choisis des phrases douces, longues, pleines de lumière.
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Si tu es agité, lâche des éclats de mots, des sauts de ligne, des éclaboussures verbales.
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Si tu ne ressens rien, écris le vide. C’est déjà une couleur.
Étape 3 : relis comme on contemple une toile
Quand tu lèves la tête de ton texte, ne cherche pas les fautes, cherche les couleurs.
Ton texte respire-t-il ?
As-tu laissé passer un peu de lumière ?
Tu peux donner un titre à ton texte, comme on en donne un à une peinture. « Bordel bleu », « Dimanche d’encre », « La tache qui ne voulait pas sécher »… Amuse-toi.
Ce que cet atelier t’apprend sans en avoir l’air
Tu pensais faire un simple exercice d’écriture libre, et pourtant, tu viens d’apprendre beaucoup.
D’abord, tu as découvert qu’on peut libérer sa créativité sans chercher à bien faire. Tu as aussi appris à écouter la matière de tes mots, à sentir leur rythme, leur épaisseur.
Tu as compris qu’écrire, ce n’est pas seulement aligner des idées : c’est aussi un geste, un mouvement du corps.
Et surtout, tu as goûté à la joie du lâcher-prise. Cette sensation rare de ne plus avoir à prouver quoi que ce soit. Juste toi, une feuille, et le plaisir de tracer quelque chose qui t’échappe un peu.
Partage ton texte (et un peu de ton chaos)
Tu peux garder ton texte pour toi, ou le partager dans les commentaires sous cet atelier.
Ce n’est pas un concours de style : c’est un lieu d’échange, de curiosité, d’émotions. Lis les textes des autres, découvre leurs couleurs. Peut-être que tu reconnaîtras des nuances de toi dans leurs mots.
Et si tu veux, tu peux même répondre à un autre participant. Parce que l’écriture artistique, c’est aussi une manière de se relier aux autres — par les sens, par l’émotion, sans chercher à tout comprendre.
Continue à écrire pour toi
Chaque vendredi, je publie un nouvel atelier d’écriture libre. Il n’y a rien à acheter, rien à vendre : juste un rendez-vous pour toi avec tes mots, ton imaginaire, ta sensibilité.
Et si tu rates une semaine, pas de panique : les ateliers précédents restent disponibles, comme une galerie ouverte à toute heure.
Écrire, c’est comme peindre : on ne finit jamais vraiment une œuvre. On la continue, un peu chaque jour, avec ce qu’on a sous la main : une idée, une émotion, un silence.
Alors…
À ton pinceau.
Ou plutôt — à tes mots.
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Eh bien… moi ! Christophe GRÉGOIRE, rédacteur web SEO, écrivain public,
Aujourd’hui,repos.
Les rayons du soleil danse dans mon salon, mettant en lumière de jolies couleurs, un beau vert pour un mur, un blanc crème pour le reste.Un jolie bouquet de fleurs aux couleurs automnale.
Je suis arc en ciel, lumineuse, vivante, solaire, indomptable.
Ce petit rien qui rayonne ma journée. Le bleu du ciel, me fait sourire et je suis bien..☀️☀️
Peindre avec mes mots
Aujourd’hui, je pose mon stylo comme on sort un pinceau.
Je choisis une émotion, une couleur première : fatigue, espérance, nostalgie — je ne sais pas encore.
Je la prends, je la tiens dans la paume, je la respire.
Je la transpire.
Je ne commence pas par l’esprit — je commence par le corps.
Mes phrases glissent, coulent, parfois bavent.
Parfois, elles cassent, éclatent, se déplacent.
Je n’ai pas de plan, je n’ai que ce mouvement.
Une trace après l’autre, je compose une toile intérieure.
Des phrases longues — lavis doux, presque transparents.
Des phrases brèves — traits sombres, coups de fusain.
Des silences — respirations, pauses, vide.
Je laisse les blancs.
Je laisse les hésitations.
Je donne au texte le droit d’être imparfait, comme une peinture inachevée.
Quand je relève la tête, je ne cherche pas la grammaire, je cherche la lumière.
Est-ce que ça respire ?
Est-ce qu’il y a un souffle entre les mots ?
Est-ce que je peux me souvenir, en lisant, que j’étais là sur cette page, vivant, fragile ?
Je pourrais appeler ce texte Éclat bleu ou Chemin d’encre, ou peut-être rien du tout.
Le titre, je le laisse pour plus tard.
L’essentiel, c’est que dans ce geste que je donne à moi-même,
j’ose peindre mes doutes, mes blessures, mes espérances.
Et peut-être qu’en peignant ça, je me rapproche un peu de l’invisible.
Écrire, pour moi, c’est prier sans savoir à qui.
J’écris parce que je ne sais pas prier.
Je peins des mots parce que je ne sais pas pleurer.
Mes phrases sont des offrandes, lancées dans le silence.
Peindre avec des mots, c’est laisser l’âme parler quand le reste est muet.
Alors je continue.
Je trace une ligne, j’ajoute une ombre, je gomme un mot, j’en laisse un autre.
Je peins mon propre visage dans la page, grain après grain.
Et si, enfin, je trouve un instant de paix dans cette texture de mots,
alors je saurai que j’ai prié aussi — à ma manière,
avec le souffle, la couleur, la voix de l’intérieur.
un beau tableau sombre,mais il y a de la lumière pour qu on y voit de jolis couleurs.