Quand mon ventre parle à mon cerveau : pourquoi ce dialogue mérite d’être écouté

Tu as déjà eu cette sensation étrange que ton ventre parle à ton cerveau ? Non, tu n’as pas rêvé. C’est bien lui, là, planqué derrière le nombril, qui grogne, insiste, et parfois même négocie à voix basse avec ton cortex. Pas besoin d’être en hypoglycémie sévère pour vivre ce genre de dialogue intérieur. Il suffit d’une envie de chocolat en pleine réunion Zoom, d’un coup de stress avant une prise de parole, ou d’une intuition tenace qui fait battre ton estomac comme un tambour de samba.

Le corps parle. Et souvent, le ventre dit ce que le cerveau préfère éviter. D’un côté, l’intello de service — toujours en train d’argumenter, de rationaliser, de pondre des listes. De l’autre, le ventre, brut de décoffrage, qui dit “j’ai faim”, “je sens que c’est pas une bonne idée”, ou carrément “fuis, pauvre imbécile”.

Ce tête-à-tripes n’est pas un délire de poète. C’est un vrai conflit interne, une communication intérieure digne des plus grandes pièces de théâtre. Et bonne nouvelle : aujourd’hui, tu vas prêter ta plume à cette comédie invisible. Pas besoin d’avoir fait psycho ou médecine : il suffit de t’écouter, d’avoir envie de rire un peu… et d’écrire un peu aussi. Et qui sait ? En tendant l’oreille à cette conversation intérieure, tu découvriras peut-être ce que ton corps murmure depuis longtemps — entre deux gargouillis.

Alors installe-toi, respire un bon coup (ventre relâché, cerveau posé), et laisse venir les mots.

Théâtre intérieur : quand nos organes prennent la parole

Imagine la scène : rideau rouge, lumière tamisée, et au centre de la scène, deux personnages que tout oppose.

À gauche, le cerveau. Lunettes invisibles vissées sur le nez, raide et austère comme un Michel Barnier (oups !), agenda plein à craquer. Il calcule, il prévoit, il théorise. Il t’explique pourquoi ce n’est absolument pas raisonnable de manger une pizza à 21h30 un mardi.

À droite, le ventre. Sans filtre. Généreux, émotif, parfois bruyant. Il ne parle pas, il s’exprime. Il grogne, il crie, il jubile. Et lui, il a déjà commandé la pizza…

Entre les deux, toi. Spectateur attendri de cette pièce intérieure, un peu farfelue, mais diablement vivante. Tu les écoutes s’engueuler, négocier, parfois coopérer (si, si, ça arrive). Et tu sens que tout ça, c’est toi. C’est ton dialogue intérieur, ta propre communication corporelle, ton petit théâtre du quotidien. Non, il ne s’agit pas ici de schizophrénie, rassure-toi. Il s’agit de cette capacité qu’on a tous à ressentir des tensions entre nos pensées et nos sensations, entre la raison et l’intuition. Et devine quoi ? C’est un sacré terrain de jeu pour l’écriture.

Alors plutôt que de trancher entre les deux, pourquoi ne pas leur offrir un espace pour discuter ? Avec une plume, une feuille, et ton écoute de soi en coulisses.

Ventre contre cerveau : et toi, tu écoutes qui ?

Le cerveau dira : “Fais attention. Réfléchis. Compare les options. Tu as lu les études scientifiques ?”. « T’as regarder ta balance ? »
Le ventre répondra : “J’ai une boule là. J’sais pas, je le sens pas. Et puis j’ai faim.”

Tu as sûrement vécu cette scène mille fois. Ce moment où une décision simple (aller ou pas à ce dîner, accepter ou refuser ce projet, choisir une soupe ou un burger) se transforme en véritable duel intérieur. Une connexion corps-esprit qui ressemble plus à une réunion de crise qu’à une balade de santé. Mais voilà : plus tu tentes de faire taire l’un, plus l’autre hausse le ton. Et parfois, ce n’est même pas un choix alimentaire : c’est un choix de vie. Une de ces situations où l’intuition tape à la porte avec insistance, pendant que le cerveau agite tous ses tableaux Excel de bonnes raisons. Le ventre t’envoie des messages clairs : papillons, nœuds, légèreté soudaine ou poids énorme. Il n’a pas les mots, mais il a tout le reste.

Alors, tu écoutes qui ?

Bonne nouvelle : tu n’as pas besoin de trancher tout de suite. Ce que tu peux faire aujourd’hui, c’est donner la parole aux deux. Et quoi de mieux que l’écriture pour ça ? Poser les voix, les points de vue, les tensions… et voir ce qu’il en ressort. Tu verras, ça soulage. Et parfois, ça fait même rire.

Ce que ton corps essaie peut-être de te dire (en douce)

Ton corps n’est pas un panneau publicitaire, il ne clignote pas en rouge fluo pour te dire “ALERTE : tu es en train de t’oublier”. Il fait ça plus subtilement, comme un vieux pote un peu maladroit qui te glisse : “Euh… t’es sûr de toi, là ?” entre deux battements de cœur.

Et c’est souvent ton ventre qui s’y colle. Parce qu’il a ce don un peu magique (et terriblement sous-estimé) : il ressent avant que tu comprennes. Il te dit que quelque chose cloche bien avant que ton cerveau ne trouve les mots. On appelle ça l’intuition, la fameuse. Celle qu’on a trop souvent appris à ignorer à coups de “sois raisonnable”, “ne te fie pas à ton ressenti”, “prends du recul”, « Surveille ta ligne: elle devient courbe ».

Mais parfois, il faudrait juste prendre du ventre.

Un ventre tendu, c’est peut-être un stress que tu refuses de voir. Un appétit bizarre, c’est peut-être un manque d’autre chose. Un nœud, un creux, une légèreté soudaine… Ce ne sont pas des bugs biologiques : ce sont des messages.

Et c’est là que l’écriture introspective devient magique. Tu n’as pas besoin de savoir ce que tu vas écrire. Tu as juste besoin d’écouter. De noter ce que ça fait, ce que ça dit. D’écrire avec les tripes, sans chercher à tout comprendre avec la tête. Tu ne vas pas résoudre toutes tes questions existentielles en une séance. Mais tu vas peut-être créer un espace de communication interne. Et crois-moi, quand ton ventre et ton cerveau se sentent écoutés, ils se calment. (Enfin… la plupart du temps.)

Prends ton stylo : c’est l’heure du dialogue intérieur

Illustration humoristique d’un cerveau et d’un ventre en train d’échanger sur une feuille, pour un atelier d’écriture introspective

Quand l’écriture devient un terrain de jeu entre intuition et réflexion…

Bon. Tu as bien ri (j’espère), tu as peut-être hoché la tête en reconnaissant deux-trois situations bien familières, et tu sens une petite agitation dans le ventre… ou dans le crâne. Parfait. C’est le moment de sortir ton stylo (ou ton clavier, si ton ventre est digitalisé).

Ce que je te propose ici, c’est un vrai petit moment d’introspection ludique. Rien de compliqué, rien de scolaire. Juste une façon originale, douce et un peu farfelue d’écouter de soi à soi, sans filtre.

Le principe

Tu vas écrire un dialogue entre ton ventre et ton cerveau. Comme dans une scène de théâtre. Tu peux les faire parler à tour de rôle, leur donner des voix très différentes (l’un intello, l’autre cash ; l’un zen, l’autre sarcastique…). C’est toi le metteur en scène de cette petite pièce intérieure.

Tu peux commencer comme ça :

« — Tu m’écoutes parfois ? dit le ventre.
(Le cerveau lève les yeux au ciel.) »

Et ensuite… laisse venir.

Tu es libre de :

  • t’inspirer d’un moment réel où ton ventre et ton cerveau n’étaient pas d’accord (ex : « J’ai accepté ce job… alors que j’avais mal au ventre rien qu’en lisant l’annonce »),

  • inventer un dialogue comique, absurde, poétique,

  • faire évoluer la conversation vers un compromis, un silence apaisé, ou… une baston en règle (mais avec pansements émotionnels),

  • découvrir un souvenir, une prise de conscience, une connexion oubliée entre ton corps et ton esprit.

Ce n’est pas un test de QI. Il n’y a pas de bonne réponse, ni de mauvaise. Il y a juste toi, ton stylo, et ce qui remonte quand tu ne cherches pas à tout contrôler.

Et qui sait ? Peut-être que cette petite conversation imaginaire t’en apprendra plus que trois heures de cogitation sous la douche.

Et si tu découvrais quelque chose de toi, en écrivant ?

Ne te laisse pas berner par l’apparente légèreté de l’exercice. Derrière ce petit échange entre un ventre capricieux et un cerveau trop bavard, il se cache parfois un vrai trésor. Parce que quand tu écris, vraiment — sans chercher à “bien faire”, sans penser à ta prof de français de 4e, sans vouloir que ce soit profond ou utile —, eh bien… il se passe un truc. Tu te relis différemment. Tu vois émerger des phrases qui t’étonnent. Tu te rends compte que ton cerveau a parfois la langue bien pendue, mais que ton ventre, lui, a une mémoire bien plus fine que prévu. Et là, entre deux répliques, il y a peut-être une émotion qui sort de sa cachette, un souvenir qui passe dire bonjour, ou une intuition qui décide enfin de se poser à table.

C’est tout l’intérêt de cette écriture introspective : elle ne cherche pas à résoudre, elle révèle. Elle n’explique pas tout, mais elle t’aide à écouter les différentes voix qui cohabitent en toi (même celles de tante Lucette qui parlent avec la bouche pleine en postillonnant en face de toi).

Alors si, pendant l’exercice, tu sens un petit vertige, un rire nerveux, ou une envie de poser ton stylo pour réfléchir… fais-le. Et si tu as envie de continuer, vas-y. Juste, ne grignote pas le stylo 4 couleurs qui n’a rien d’une pizza, même si ton ventre te dit que c’est tentant. Rappelle-toi que ce dialogue intérieur est là pour t’apaiser, pas pour finir à l’hôpital avec un bouchon en plastique coincé dans l’œsophage.

Bref, respire. Relis-toi. Ou pas. Écris encore. Ou pas. Tu es chez toi, dans ta tête comme dans ton corps. Et maintenant, tu as un peu plus de place pour les écouter, tous les deux.

Le dernier mot : entre deux voix, la tienne

Alors voilà. Tu viens de passer un moment entre les lignes, là où ton ventre et ton cerveau ont pu enfin se parler sans qu’un psy, un parent ou un algorithme ne vienne trancher à leur place. Tu leur as prêté ta plume, un peu de ton temps, beaucoup de ta présence. Tu n’as peut-être pas tout compris, et c’est très bien. Tu n’étais pas là pour résoudre une énigme, mais pour entendre ta propre voix intérieure — celle qui navigue entre l’intuition et la réflexion, entre ce qui gronde et ce qui raisonne.

Peut-être que tu as écrit trois pages enflammées. Peut-être que tu as juste souri en imaginant ton ventre râler contre ton cerveau. Peu importe. Tu as ouvert un espace. Tu as laissé passer quelque chose. Et rien que ça, c’est énorme.

L’écriture, quand elle vient de soi, fait plus de bien qu’un long discours ou qu’une appli de méditation mal configurée. Elle ne te juge pas, ne t’interrompt pas, ne te demande pas de performance. Elle est là, fidèle, disponible, drôle parfois, et sacrément libératrice.

Alors si ce petit dialogue intérieur t’a plu, reviens. Reviens écrire, explorer, sentir, rigoler, relire. Reviens lire les autres ateliers, partage-les ou simplement flâner dans ce coin du web où on croit encore au pouvoir des mots simples.

Et qui sait… un jour, si ton cerveau est trop plein ou ton ventre trop bavard, tu sauras à qui écrire en premier.

Bon, c’est pas tout mais… je vais bien devoir le faire pour moi, ce p*@#n d’atelier…

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