En 2025, Google a instauré une mise à jour majeure exigeant l’activation de JavaScript pour accéder aux résultats de recherche, bouleversant les pratiques traditionnelles du suivi des classements SEO.
Cette évolution, motivée par la lutte contre le spam et les bots, complexifie l’extraction des données des SERPs (pages de résultats) et remet en question la pertinence des outils de suivi de positions.
Alors, le suivi des classements est-il devenu obsolète ? Pas totalement, mais il nécessite une adaptation stratégique, centrée sur des indicateurs holistiques comme le trafic organique ou l’engagement.
Pourquoi Google a rendu le JavaScript obligatoire ?
1. Une décision liée à la sécurité et à la personnalisation
En janvier 2025, Google a annoncé que l’activation de JavaScript était désormais obligatoire pour afficher les résultats de recherche. Officiellement, cette mesure vise à « mieux protéger les services contre les abus » et à « fournir des informations plus pertinentes et à jour », comme l’a confirmé un porte-parole à TechCrunch.
Concrètement, JavaScript permet à Google de limiter le scraping intensif (extraction automatisée de données) et d’introduire des mécanismes de rate-limiting (limitation du nombre de requêtes).
Pour les utilisateurs, cela se traduit par des résultats plus personnalisés, mais pour les professionnels du SEO, c’est un défi technique majeur.
Lors d’un audit pour un client en tant que consultant en SEO, j’ai constaté que ses outils de suivi affichaient des positions erronées. La cause ? Leur incapacité à exécuter le JavaScript nécessaire pour charger les SERPs.
2. Un impact minimal sur les utilisateurs, mais énorme pour le SEO
Selon Google, « moins de 0,1 % » des recherches sont effectuées sans JavaScript. Mais à l’échelle de 8,5 milliards de requêtes quotidiennes, cela représente des millions d’utilisateurs. Pour les outils SEO, cependant, c’est une révolution : ils doivent désormais utiliser des navigateurs headless (comme Puppeteer) pour simuler le chargement des pages, augmentant les coûts et la latence.
Les conséquences pour les outils de suivi des classements
1. Complexité technique et surcoûts
Les outils traditionnels comme SEMrush ou Ahrefs reposent sur le scraping pour collecter les données de classement. Avec le JavaScript obligatoire, ils doivent désormais :
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Exécuter des scripts pour charger les SERPs, ce qui ralentit les processus.
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Gérer des infrastructures plus lourdes (serveurs puissants, résolution de CAPTCHAs).
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Augmenter leurs tarifs pour couvrir ces coûts, comme le note Stan Ventures.
Résultat : Les petits acteurs peinent à suivre, et certains pourraient disparaître.
2. Des données de classement moins fiables
La personnalisation des résultats (localisation, historique de recherche) et l’émergence des réponses générées par IA (comme le Search Generative Experience) rendent les positions moins stables. Un mot-clé peut être #1 pour un utilisateur et #5 pour un autre, comme l’explique Click Return.
Un client m’a montré un rapport où son site était #3 pour « agence SEO Lyon », mais Google Search Console indiquait une position moyenne de #7. La divergence ? La personnalisation des SERPs.
Le suivi des classements est-il mort ?
1. Un indicateur de moins en moins représentatif
Non, le suivi des classements n’est pas mort, mais il perd en pertinence. En cause :
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Les SERPs dynamiques (extraits optimisés, carrousels, vidéos).
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Les zéro-clics : 65 % des recherches se concluent sans clic, selon Search Engine Journal.
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L’IA de Google qui répond directement aux requêtes, reléguant les liens organiques en bas de page.
2. Des alternatives à privilégier
Pour mesurer le succès SEO, mieux vaut se concentrer sur :
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Le trafic organique (Google Analytics).
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Le taux de clics (Search Console).
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Les conversions (objectifs commerciaux).
Comment adapter sa stratégie SEO en 2025 ?
1. Privilégier la qualité du contenu et l’intention utilisateur
Avec l’IA de Google, les contenus doivent répondre précisément aux questions des utilisateurs. Exemple : un article sur « meilleur aspirateur sans fil » doit comparer des modèles, pas juste lister des mots-clés.
En optimisant un article pour les extraits optimisés, j’ai vu le trafic organique d’un client augmenter de 40 %, malgré une position moyenne en baisse.
2. Investir dans le référencement technique
Assurez-vous que votre site :
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Est compatible avec JavaScript (bonne exécution des scripts).
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Charge rapidement (score Core Web Vitals optimal).
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Est adapté aux mobiles (85 % des recherches s’y font).
Les outils qui résistent à la mise à jour JavaScript
1. Les solutions premium
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SEMrush et Ahrefs : utilisent des navigateurs headless pour contourner les limitations.
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SEO Powersuite : suit les classements locaux et multi-appareils.
2. Les alternatives gratuites
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Google Search Console : données fiables sur les performances organiques.
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Google Analytics 4 : analyse du trafic et des conversions.
Conclusion : L’avenir du SEO est holistique
Le suivi des classements traditionnel n’est pas mort, mais il doit s’inscrire dans une stratégie plus large. En 2025, le SEO réussi repose sur :
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L’adaptabilité face aux mises à jour algorithmiques.
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L’analyse de données diversifiées (trafic, engagement, conversions).
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La priorité à l’expérience utilisateur plutôt qu’aux positions brutes.
Pour aller plus loin :
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Consultez les guides de Google Search Central pour rester à jour.
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Explorez des outils comme Looker Studio pour croiser les données SEO et marketing.
Article invité écrit par et pour Nicolas Dayez.